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Cherchez, et vous trouverez

   « Cherchez et vous trouverez » : à qui s’adressaient ces paroles de Jésus ? Que signifiaient-elles et pourquoi les a-t-il prononcées ?

 

   Jésus s’adressait à la foule de ses fidèles en quête de vérité. Ces derniers accouraient pour l’écouter, parce que ses paroles d’amour, de paix et de sagesse résonnaient différemment de tout ce qu’ils avaient déjà entendu. Elles leur redonnaient espoir, et leur apportaient sérénité et réconfort. Mais pourquoi Jésus demandait-il à ses auditeurs de chercher ? Il aurait très bien pu se contenter de leur dire, à l’instar des rabbins : vous possédez tout ce qu’il vous faut dans les écritures, à travers les lois et les règlements, pour vivre heureux dans la paix de Dieu. Si vous observez les règles, il ne vous arrivera rien de mal ; si vous péchez, attendez-vous à recevoir une punition divine. Mais ce n’était pas du tout le message qu’il délivrait. Certes, Jésus avait pour habitude de préciser, à chacune de ses interventions, qu’il n’était pas venu abroger la loi, mais qu’il apportait à tous un commandement nouveau : l’amour. Cependant, à travers ces mots en apparence anodins : « cherchez et vous trouverez », il attribuait à la foi une dimension nouvelle.

 

   Chercher quoi ? Et pourquoi ?

 

   Que venait chercher la foule en écoutant les paroles de Jésus ? La vérité. Ils voulaient la vérité. Sans doute lassés par les discours de leurs responsables religieux, la plupart du temps plus spécialistes de la manipulation mentale que de l’amour et de la sagesse divine, ils cherchaient autre chose. Quelque chose de plus pur, de plus sincère et de plus vrai. Quelque chose d’authentique. N’est-ce pas ce que nous cherchons aussi aujourd’hui ? À ce propos, Jésus ne l’affirmait-il pas lui-même : « vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » ? Jean 8 :32. Réalisons-nous vraiment ceci : les fidèles venus écouter Jésus, plutôt habitués au carcan étouffant d’une règlementation quotidienne de leur vie, très stricte et punitive, étaient vraiment impatients de découvrir ce qui pourrait bien les aider à s’en libérer. Ils venaient donc chercher à entendre cette vérité promise par Jésus. Certains comprenaient d’ailleurs autre chose dans ces paroles. Ils entrevoyaient également en Jésus un possible libérateur, dans le sens non plus prophétique et métaphorique du terme, mais bel et bien physique et actuel. Autrement dit, les plus rebelles voyaient plutôt en Jésus un révolutionnaire venu pour les libérer en chef de guerre.

 

   Remarquons bien que Jésus ne disait pas à ses fidèles : « en m’écoutant, vous avez la vérité », mais « vous connaitrez la vérité ». Et c’est sans doute en réponse à la curiosité de certains d’entre eux à propos de cette vérité, que Jésus leur répondit : « cherchez et vous trouverez ». Autrement dit : ce n’est pas à moi de vous livrer l’entière vérité. Je vous en ai montré le chemin, je vous en ai offert les prémices, à vous maintenant de faire la suite du chemin en cherchant par vous-même. Cela sous-entendait également : faites votre chemin, tout comme j’ai fait le mien et que je continue à le faire chaque jour. C’est en cela que la parole de Jésus était fondamentalement différente de celle de tous les rabbins et des anciens, qui ne faisaient que ressasser sans arrêt les mêmes lois et règlements poussiéreux, comme s’ils les sortaient du placard à chaque fois qu’ils faisaient un sermon. Des lois et règlements inertes, vides de toute substance, et donc sans aucune consistance.

 

   À travers ces paroles : « cherchez et vous trouverez », aussi riches de sens à l’époque qu’elles le sont pour nous aujourd’hui, Jésus nous dit, implicitement, que la vérité, tout comme la foi, est vivante, insaisissable, impalpable, et que de ce fait, elle exige de nous des efforts renouvelés pour parvenir à seulement la toucher du doigt, tout en ayant bien conscience, que cette vérité d’aujourd’hui sera autre demain, car elle aura évolué avec son temps. Même si son fondement demeure, l’Amour, qui est aussi la Vie, sa manifestation dans la matière évolue au fil du temps et des nouvelles compréhensions que l’on acquiert. Ainsi, de nos jours, il ne viendrait à l’idée d’aucun chrétien sincère de procéder à des rites sacrificiels d’animaux, dans le but d’expier quelque forfait, parce que ce geste lui semblerait en contradiction totale avec l’amour, qui nous commande d’aimer et de respecter tout vivant. Pourtant, à l’époque de l’ancien testament, où Dieu était perçu comme un Dieu vengeur qui punit jusqu’à la énième génération des pécheurs, cela était non seulement permis, mais semblait tout à fait normal, et même obligatoire. Dans certaines religions ou croyances, ces rites existent toujours, pour la simple raison, je pense, que leurs fidèles en sont restés à cette image d’un Dieu vengeur qui punit, plutôt que d’un Dieu aimant qui pardonne. La question n’est pas d’émettre un quelconque jugement à ce sujet, mais de montrer à quel point notre perception différente des choses, selon nos religions, nos traditions et nos croyances, peut jouer un rôle dans l’évolution ou la stagnation d’une vérité, quelle qu’elle soit.

 

   La vérité d’hier, dans ses manifestations dans la matière, que l’on soit croyant ou non, n’est pas celle d’aujourd’hui, car entre temps, la société a évolué, scientifiquement, mentalement, moralement, spirituellement. Certaines des réalités d’aujourd’hui, pour nous tout à fait normales et accessibles, telle celle de voler dans les airs à bord d’un avion, aurait semblé complètement impossible à l’époque de Jésus, voire considérées comme diaboliques.

   C’est la même chose en ce qui concerne les vérités spirituelles.     Ce qui était considéré comme des miracles à l’époque de Jésus, apparait comme tout à fait envisageable aujourd’hui aux scientifiques qui étudient de près la physique quantique, et qui prévoient déjà que la lévitation, par exemple, sera possible dans le futur. Or, quand on relit les versets de Jésus, on se rend compte qu’à plusieurs reprises, celui-ci affirmait à ses fidèles : « ce que je fais, vous le ferez aussi ». Ce qui laisse supposer que Jésus ne considérait pas réellement ses guérisons et actions miraculeuses comme des miracles, mais bien comme quelque chose d’accessible à tout le monde. À une condition sine qua non toutefois : « si vous avez de la foi comme un grain de sénevé ». Autrement dit, Jésus affirmait avec force qu’avec la foi rien n’est impossible. Et lorsqu’il nous dit : « cherchez et vous trouverez », – car en tant que personnage intemporel il s’adressait à nous aussi à l’époque –, il nous invite à entreprendre notre propre chemin spirituel, et à faire l’effort de rassembler toutes les connaissances que nous pouvons glaner, pour tenter de comprendre un peu mieux les paroles de Jésus, sous l’éclairage de notre propre temps et pourquoi pas, d’aller plus loin encore. Jésus le dit bien dans Jean 5 : 39 : « Vos sondez les écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » La connaissance, qu’elle soit spirituelle ou autre, n’est jamais statique, elle est dynamique, à l’image de l’univers qui la contient, d’ailleurs, toujours en expansion. Elle cesse de l’être, donc d’exister, dès lors que nous la contenons nous-mêmes dans quelque chose de restrictif, d’acquis et de définitif.

 

   Observons que Jésus ne s’est pas contenté de dire : « cherchez », c’est-à-dire, implicitement, ne répétez pas ou ne recopiez pas bêtement ce que je vous dis, essayez d’en comprendre le sens, les relations que cela peut avoir avec des événements ou des personnes, pesez bien les répercussions qu’elles peuvent avoir dans votre vie et celle des autres. Cherchez à savoir quelle valeur a cette vérité pour vous, et ce qu’elle est venue vous apporter pour votre évolution personnelle.

 

   Pourquoi Jésus s’exprimait-il de préférence en paraboles ? Parce que les métaphores qu’il employait avaient valeur de symboles. Et quel est le propre du symbole, qu’il soit d’ordre archétypal ou non ? Il délivre un message particulier, qui a une valeur spécifique pour celui qui l’entend ou qui le lit. C’est un peu la même chose avec les rêves. Carl Gustav Jung, célèbre psychiatre, né en 1875 et fondateur de la psychologie analytique, a dit : « La fonction générale des rêves est d'essayer de rétablir notre équilibre psychologique à l'aide d'un matériel onirique qui, d'une façon subtile, reconstitue l'équilibre total de notre psychisme tout entier. » " L'homme et ses symboles ". Pour Jung, il existe un certain nombre d’archétypes, qu’il définit comme associant des symboles à des émotions. Ainsi, au cours d’un rêve, peuvent apparaitre un ou plusieurs symboles, mais ceux-ci ont une signification et une valeur différentes en fonction de la personne qui fait ce rêve. De même, l’émotion induite sera différente. Ainsi, pour quelqu’un qui a failli mourir noyé au cours de son enfance, rêver de nager au milieu des vagues en furie, n’aura pas la même signification ni induira une émotion semblable à celle d’un autre qui n’aura rien vécu de tel. La signification de ce rêve sera totalement différente pour l’un et pour l’autre. De même, en fonction du contexte, pour deux personnes ayant vécu le même traumatisme d’enfance, la symbolique sera autre également. Si, par exemple, dans l’un des deux cas, l’enfant a été poussé dans l’eau volontairement par l’un de ses parents, tandis que dans l’autre il est tombé accidentellement, la signification du rêve, ainsi que son message seront également distincts.

 

   Ainsi, les paraboles de Jésus auront une résonnance particulière pour les uns et pour les autres. Certaines d’entre elles apparaitront à l’un plus importantes qu’à l’autre, parce qu’elles correspondront à une quelconque expérience de leurs vies respectives. C’est pourquoi Jésus attachait autant d’importance au fait de « chercher ». Il savait, il sait, que c’est en cherchant, dans une intention dynamique toujours renouvelée, et à la lumière de la foi, que l’on parvient à trouver ce nouveau petit bout de vérité qui va nous conduire vers un autre indice, puis un autre, et encore un autre…

 

  À cet égard, la grande bibliothèque universelle met à notre disposition des milliers de signes et de symboles pouvant nous permettre de nous guider sur notre chemin spirituel. Ne craignons pas de les accueillir et de les utiliser, et cherchons. Ne cessons jamais de chercher.

 



13/03/2023
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