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Un joug de libération

   « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. « Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11:28-30).

 

   Quelles merveilleuses paroles que celles-ci ! Elles résonnent immédiatement en notre cœur comme des paroles de vérité, universelles, apaisantes, encourageantes et vivifiantes. Aussitôt que nous les entendons ou que nous les lisons, nous ressentons un mieux-être, sans pouvoir nous en expliquer la raison, et ceci bien que les problèmes en nous et autour de nous n’aient pas miraculeusement disparu.

 

   Les mots ont un pouvoir. Leur force de résonnance est bien plus importante que nous ne l’imaginons. Ceux de Jésus l’étaient et le sont encore plus. Il se dégage des paroles christiques une énergie puissante qui semble nous « allumer » instantanément dès que nous les entendons ou que nous les lisons. Cette énergie puissante s’accompagne en même temps d‘une douceur extrême, telle que nous n’en avons probablement jamais ressentie auparavant, et qui sont comme un baume sur notre cœur. Une douceur comme venue d’autre temps, autre monde… C’est pourquoi ces paroles nous happent malgré nous dans un halo de bien-être qui nous fait réaliser avec émerveillement : « mais oui, c’est ça, c’est bien là qu’est la vérité ! »

 

LA VERITE DE L'ETRE

 

   D’accord, mais la vérité de quoi ? La vérité de notre être, cette vérité que Jésus nous apporte comme un cadeau. Implicitement, Il nous dit : tu mérites le repos et la tranquillité d’esprit ; tu mérites la douceur, parce que c’est qui tu es en réalité, en ton être profond. Seulement tu l’as oublié. Tu l’as perdu de vue. Tu t’es perdu de vue, étouffé que tu es par les aléas de ta vie, par la souffrance, la maladie, la solitude, la culpabilité. Mais rappelle-toi, et ne l’oublie plus : ce que je suis venu t’enseigner, c’est la vérité de qui tu es au fond de toi. Ce que tu as perdu, je suis venu te le rendre. Je suis venu te rendre ce qui fait de toi ta véritable nature, ce qui te rend heureux et libre. Et je le fais, tout simplement parce que « je suis doux et humble de cœur ». Je ne le fais pour nul autre motif que celui de te faire découvrir ce qui est caché en toi : cette douceur et cette humilité qui moi, m’animent au grand jour. Parce que tu mérites, toi aussi, de les manifester au grand jour, pour ta libération, ton soulagement et ton bonheur.

 

   C’est tout cela que nous entendons dans les paroles de Jésus, et c’est bien pourquoi elles résonnent aussi fort en nous. Si seulement nous pouvions figer cette sensation, au moins pendant quelque temps ! Alors nous serions capables d’ouvrir toutes les portes qui nous séparent encore du bonheur et de la liberté. Malheureusement, notre esprit raisonnant a vite fait de reprendre le dessus sur les vibrations de notre cœur assoiffé d’amour et de tendresse. Aussi, au lieu de les accueillir en conscience, nous rejetons ces mots comme des illusions qui n’ont pas lieu d’être et qui, selon nous, n’ont aucun pouvoir en ce monde cruel, où les hommes s’entredéchirent, où les éléments se déchaînent, où la misère augmente dans l’indifférence la plus totale. Nous n’y croyons pas ou plus, tout simplement. Nous laissons tomber. Nous nous installons dans notre fatigue, notre découragement, voire notre épuisement, en pensant « à quoi bon ?».

 

   Pourtant, Jésus insiste : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Il ne dit pas : venez à moi, et je vais essayer de vous aider, comme le diraient, en toute bienveillance, la plupart des gens que nous connaissons, quand nous leur exposons nos problèmes. Non, Lui, Il affirme avec force des mots sans équivoque, non susceptibles d’être interprétés différemment, et qui résonnent avec une certitude absolue : « je vous donnerai du repos. » Jésus n’énonce pas là un vœu pieu, mais une réalité. Si nous allons vers lui, il est sûr et certain qu’il nous donnera du repos.

 

 PARTAGER SON FARDEAU

 

   Et comment va-t-il faire pour cela ? Là encore, l’esprit humain se montre souvent réfractaire. Les plus sceptiques rétorqueront au prêtre ou au pasteur qui vient de leur répéter les paroles du Christ « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » : c’est bien gentil tout ça, mais ce n’est pas Jésus qui va payer mes factures à la fin du mois !

 

   Effectivement, ce n’est pas Jésus qui paie mes factures à la fin du mois. Ce n’est pas Jésus qui m’envoie comme une manne céleste les médicaments dont j’ai besoin pour soigner ma maladie grave. Ce n’est pas Jésus non plus qui va me recevoir de l’autre côté d’un bureau pour me proposer un travail, après des mois de chômage.

 

   Mais Jésus peut me donner la force de surmonter les obstacles et me guider pour trouver la bonne méthode de gestion de mon budget. Il peut me donner la force et le courage nécessaires pour affronter la maladie et croire suffisamment en moi pour que soit facilité le processus de guérison. Jésus peut aussi me diriger vers les bonnes personnes et me conduire à frapper aux bonnes portes, afin que que je puisse repartir d’un bon pied dans ma vie professionnelle.

 

   Que nous propose donc Jésus pour que notre charge soit moins lourde à porter ? « Prenez mon joug sur vous », dit-il. Intéressant… mais curieux tout de même… en quoi se mettre un joug autour du cou pourrait-il nous aider ? Qu’est-ce qu’un joug, d’ailleurs, au sens propre du terme ? C’est une pièce de bois permettant d’atteler deux animaux ensemble, afin d’optimiser leur force de traction. Le joug équilibre le poids de la charge. Mais il entrave en même temps les deux animaux, les rendant moins libres de leurs mouvements, et dépendants l’un de l’autre. Comment donc pourrions-nous accueillir positivement cette idée d’entrave suggérée par Jésus ? Est-ce que l’idée est de se mettre sous le joug d’une tierce personne, en l’occurrence Jésus, pour obtenir son aide, et donc d’abdiquer une part de sa liberté ? La réponse est non, bien évidemment. Jésus ne souhaite pour chacun de nous que notre libération, au contraire. Alors pourquoi a-t-il utilisé cette métaphore ? Parce qu’il connait bien, et depuis toujours, notre facilité à nous mettre sous le joug de toutes sortes de choses et de personnes. Il utilise donc ainsi un langage et une habitude de vie que nous connaissons bien. La différence, et elle est de taille, c’est la nature de la personne avec laquelle il nous propose de partager notre joug, c’est-à-dire lui-même. Pourquoi ? Parce que « son joug est doux et son fardeau léger ». Nous n’allons pas perdre au change en acceptant le joug de Jésus pour avancer dans la vie, puisque celui-ci n’a rien à voir avec le joug des esclavagistes de tous bords qui ne cherchent qu’à profiter de nous et à nous spolier. Ce joug n’est pas fait d’une matière râpeuse qui va nous arracher la peau et nous freiner dans nos mouvements. Il sera aussi doux que le contact d’une écharpe de soie autour de notre cou, laquelle, au contraire, nous rappellera à chaque instant la présence apaisante de Jésus à nos côtés. Quant à son fardeau, Jésus nous dit avec beaucoup de douceur dans la voix que celui-ci est léger. Pourtant, nous savons bien, nous humains, qu’il ne peut en exister de plus lourd, puisque Jésus a porté sur ses épaules le poids de l’humanité toute entière. Mais à ses yeux à lui, ce poids paraissait léger, car pour le supporter, il s’appuyait sur l’énergie Amour. 

 

   Que signifie tout cela ? Cela veut dire qu’en acceptant de partager son joug avec nous, à notre demande, Jésus accepte, une fois de plus, de porter notre fardeau en plus du sien, déjà si conséquent. N’est-ce pas là quelque chose d’extraordinairement généreux ? Qui, parmi tous ceux qui nous entourent, se proposerait de faire cela ? 

 

  Quel homme sachant que nous sommes criblés de dettes au point de ne pas avoir assez de toute une vie pour les rembourser, viendrait nous trouver pour nous dire : laisse-moi partager tes dettes avec toi ?

   Si toutefois c’était possible au regard de la justice, quel homme proposerait à un autre de partager avec lui sa peine de 30 ans de prison, afin qu’il sorte plus tôt de sa geôle ?

  Quel autre, en bonne santé physique et mentale, s’il était possible de transférer la moitié des cellules malades d’un corps humain vers un autre accepterait la transfusion de sang d’un cancéreux vers ses propres artères pour partager avec lui sa maladie, ainsi que le traitement chimique associé ?

 

   C’est pourtant bien ce genre de poids-là que Jésus se propose de partager avec tous ceux et celles qui accepteront de le suivre de leur plein gré. Que leur est-il demandé simplement de faire pour cela ? « Prenez mon joug sur vous, et recevez mes instructions ». Une fois que nous avons pris ce joug sur nous, en acceptant le fait que Jésus prenne notre lourde peine à sa charge, nous n’avons plus qu’à recevoir ses « instructions » en nous laissant guider par lui. Comment ? Et quelles sont ses instructions ? Celles-ci nous sont connues depuis des siècles, elles sont disponibles partout et pour tous, sur tous les continents et dans toutes les langues. Ce sont ses paroles, qui, ainsi que le dit Jésus lui-même, sont des paroles de vie. Lorsque Jésus nous dit « je suis le pain de vie » dans Jean 6 : 35, il ne s’agit pas là d’une simple formule. Jésus veut vraiment nous faire comprendre que manger et boire ses paroles, c’est réellement allumer la vie en soi et se libérer de toutes ses chaînes. C’est bien pourquoi, pour un croyant, le simple fait de lire ou d’entendre les paroles de Jésus provoque un effet apaisant et revivifiant immédiat. C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui n’a pas encore rencontré Jésus dans son cœur, mais c’est réellement ce que provoquent ses paroles en nous.

 

   Enfin, pour exprimer à ses disciples combien la décision de le suivre peut avoir des effets extraordinaires, il ajoute quelque chose qui nous apporte encore plus de sérénité : « vous trouverez du repos pour vos âmes. » L’âme est cette part de nous, immatérielle et sacrée, qui est reliée au divin, mais malmenée qu’elle est en notre corps soumis aux aléas de ce monde de matière où nous sommes contraints par toutes sortes de cordes et de chaînes qui nous entravent, sous le poids de fardeaux pesants, elle souffre avec nous de son manque de liberté. Or, pour exprimer sa divinité, notre âme a besoin avant tout d’être libre. Ce manque de liberté lui père énormément, tellement qu’elle finit par s’épuiser au point de bloquer en elle le flux de l’énergie divine qui vivifie. « Vous trouverez du repos pour vos âmes » est donc une grande bouffée d’air pur que Jésus apporte dans notre vie, à partir du moment où nous décidons de lui faire confiance et de prendre son joug sur nous, lequel, loin d’être un joug d’esclavage, est bien plutôt un joug de libération.     



15/02/2023
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