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Sois sans crainte

« Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume ».

 Luc 12 : 32

   Ces paroles lénifiantes, empreintes d’amour et de douceur, Jésus les a prononcées à de multiples reprises au cours de ses prédications. C’est dire à quel point le sujet était important à ses yeux. Pourquoi Jésus éprouvait-il le besoin de rassurer ses disciples de cette manière ?

  Parce qu’il était amour, qu’il prêchait l’amour, et qu’il considérait l’amour comme la chose la plus importante au monde. Pour Jésus, le fait pour les humains de manifester l’amour était la condition sine qua non pour pouvoir le rejoindre ensuite dans l’autre monde, ce monde de paix, de justice et d’amour inconditionnel qu’il s’apprêtait à rejoindre lui-même après sa crucifixion.

 

   Or, le contraire absolu de l’amour, c’est la peur, et c’est bien ce que Jésus semble vouloir signifier à travers le verset ci-dessus, en opposant d’un côté la « crainte du petit troupeau » et de l’autre « l’amour du Père à travers son royaume ». Autrement dit, le fait pour les croyants, de posséder en eux-mêmes le royaume de Dieu, qui est amour, puisque Dieu est amour, les immunise, en quelque sorte, contre la peur.

 

   Quelle est la différence entre les croyants et les non-croyants à cet égard ?

  Les uns et les autres abritent intrinsèquement le royaume de Dieu en eux-mêmes, puisque, selon la parole de Dieu, ils furent créés à son image. Toutefois, les croyants ont activé par la foi la particule divine en eux, tandis que les non-croyants l’ont ignorée, se plaçant ainsi eux-mêmes délibérément sous la coupe de la peur. Car le Divin n’activera jamais cette particule à l’insu de l’homme, ce serait contraire à la loi du libre-arbitre, elle-même principale caractéristique de l’esprit divin, avec l’amour. La coexistence de la violation du libre-arbitre et de l’amour est d’ailleurs impossible, car l’un et l’autre sont par nature antinomiques.

 

   On a tendance à penser que le contraire de l’amour est la haine, ce qui est vrai, d’une certaine manière, puisque l’amour veut principalement le bien d’autrui, alors que la haine lui souhaite le mal. Toutefois, le premier et le principal ennemi de l’amour, c’est d’abord la peur. Pourquoi ? Parce que généralement, ce qui précède la haine, c’est la peur. La haine n’est que l’une des manifestations de celle-ci, puis la violence et l’autodestruction en sont les conséquences logiques.

 

   Lorsqu’un bébé vient au monde, il n’a aucune notion de ce qu’est la haine, en conséquence de quoi il ne peut la manifester. Au fur et à mesure de sa croissance, s’il est maltraité, il va apprendre ce qu’est la douleur, puis il va connaître la peur à l’approche du danger. Cette peur deviendra réflexe. Ensuite, petit à petit au cours de son adolescence et au fil des peurs accumulées, il se peut que se développent en lui des sentiments de haine envers les autres ou que grandisse le rejet de soi, en réponse à cette peur viscérale qui le maintient en état d’autoprotection et d’hyper vigilance.

 

   La haine n’est jamais gratuite. Elle est toujours une réaction à la peur, que celle-ci soit récente ou qu’elle prenne racine dans l’enfance ou dans l’adolescence. Hormis dans le cas d’une déficience mentale congénitale ou d’une lésion du cerveau, il est rare qu’un être humain naisse violent. Le plus souvent il le devient, en réaction à quelque chose ou à quelqu’un. D’ailleurs, même dans le cas où un être humain naîtrait avec une lésion cérébrale pouvant le conduire à des actes violents spontanés, pourrait-on parler de violence, puisque ce dernier serait inconscient de ses actes et guidés par une force indépendante de sa volonté ? En effet, quelle est la définition de la violence ? « Elle est abus de la force et du pouvoir physique ou psychique ». Or, pour abuser de sa force, il faut d’abord être conscient de la posséder, et pour l’utiliser, d’en avoir la capacité. Or L’homme déficient mental n’est pas capable de conscientiser ce concept. Dans ce cas précis, il conviendrait donc plutôt de parler de comportement inapproprié par rapport à la norme, plutôt que de violence proprement dite.

 

   En dehors de ce cas de figure particulier, si l’on part du principe qu’un homme ne naît pas violent, on peut supposer qu’il le devient en fonction du contexte dans lequel il évolue, chaleureux et bienveillant, ou au contraire agressif et malintentionné. Il apparaît évident qu’un individu qui évolue dans un environnement psychologique sain, bienveillant et respectueux, donc sécurisant, n’aura aucune raison de développer des réactions de peur pouvant le conduire ensuite à agresser lui-même avant d’être agressé. C’est le contraire en ce qui concerne les personnes soumises à des agressions perpétuelles.

   Nous voyons donc que le contraire de l’amour n’est pas la haine, mais bien la peur qui y conduit.

 

    Mais pourquoi les hommes ont-ils peur ?

 

   Il est des peurs tout à fait normales et légitimes. Avoir peur lors d’un tremblement de terre, d’une tornade ou d’un incendie, c’est normal. Avoir peur lorsqu’un individu armé nous menace, c’est normal. Mais craindre d’avoir un accident chaque fois que l’on prend le volant est-il normal ? Se faire du souci à tout moment à propos de ses enfants sans aucune raison logique est-il normal ? S’angoisser à l’idée de ce qui risque de se produire demain ou après-demain à cause du changement climatique est-il normal ? Certains répondront par l’affirmative à toutes ce questions, ajoutant même qu’il serait inconscient de ne pas ressentir de la peur, au vu de tout ce qu’il se passe en ce moment : les gens prennent le volant alors qu’ils sont sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, les pédophiles courent les rues, la terre tremble aux quatre coins du monde, les incendies font rage, même hors saison, les tornades et les ouragans se font de plus en plus nombreux…

 

   Mais qu’est-ce que la peur pourrait bien changer à toutes ces situations ? Est-ce que la peur va empêcher les glaciers de fondre, les forêts de brûler, les mers de gagner du terrain sur les terres ?  Est-ce notre peur qui va dissuader tel ou tel de conduire sous l’emprise de stupéfiants ?

 

   Prendre conscience de ces réalités est légitime et dans certains cas indispensable. Agir, individuellement et collectivement, de toutes les façons possibles est plus que souhaitable. Alerter les instances dirigeantes et les contraindre à prendre les bonnes décisions est fortement recommandé. Mais laisser des peurs d’anticipation nous envahir et gâcher notre vie, non. La peur est contreproductive et ne résout absolument rien. La peur engendre la peur, se nourrit d’elle-même. La peur sème la haine et la violence. La peur est très mauvaise conseillère et crée de nouveaux problèmes. Elle est tout le contraire de l’amour, lequel n’apporte que des solutions. Et c’est bien ce que Jésus ne cessait de clamer devant tous ceux et celles qui venaient l’écouter.

 

   La peur est toujours là aujourd’hui. Elle est omniprésente dans nos sociétés, et même de plus en plus, car savamment entretenue par toutes les personnes susceptibles d’en retirer un quelconque intérêt. Peur de la maladie et de la mort. Peur du manque. Peur de la guerre. Peur de l’avenir. Quel pourcentage de la population d’aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, pour la plupart épargnées par les guerres et les famines, peut se targuer de vivre tout à fait sereinement ? Même lorsque tout va bien dans leur vie, les gens ont peur. Pourquoi ? Parce qu’ils sont plus souvent dans la rumination des maux qui risquent de leur arriver que dans la prise en main responsable de leur propre vie. Et surtout parce qu’ils ont oublié ou ignorent encore que « leur Père a jugé bon de leur donner le royaume. » Et c’est bien dommage, parce que s’ils en étaient conscients, ils seraient « sans crainte », et ce serait un tel soulagement pour eux ! Il est très inconfortable de vivre dans une angoisse perpétuelle. Beaucoup de gens dans ce cas en souffrent et ils aimeraient tellement en sortir ! S’ils savaient que la solution est beaucoup plus simple et plus accessible que ce qu’ils pensent : ils possèdent en eux le « royaume » qui peut les y aider.

 

   Qu’est-ce que ce « royaume » évoqué par Jésus ?

 

  C’est cette conscience de notre unité avec le tout et de notre connexion au Divin à l’intérieur de nous-mêmes. Le fait est que le « bien » et le « bon » qui ne nous sont pas accessibles à l’extérieur ou qui, en tout cas, ne nous semblent pas l’être, le sont à l’intérieur. La seule condition, c’est que nous y croyions et que nous nous en remettions à celui qui peut nous aider à en trouver le chemin : Jésus lui-même, ce sage incontesté et grand maitre spirituel aux conseils si bienfaisants. Plus que cela encore : Il a nous a offert sa vie entière, jusqu’à apprivoiser la mort, pour ce seul et unique motif : nous montrer la voie, parce que cette voie, Il la connaît, Il sait que c’est la seule et unique voie vers le bonheur.

 

Afin de nous rassurer, Jésus nous le rappelle à tous, toutes générations confondues, à travers ces merveilleuses paroles de Matthieu 6 : 25-27 :

« C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? »



09/04/2023
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