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La perle de grand prix

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Mathieu 13 : 45-46. "Le Royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu'il avait et l'a achetée".

 

   Qu’a bien pu vouloir dire Jésus à travers ces mots ? N’oublions pas qu’il aimait parler en paraboles et que pour ce faire il ne laissait pas au hasard le choix de ses paroles. Chacun de ses mots était bien pesé, de façon à ce que ses auditeurs puissent en saisir toute la signification et la portée.

 

   Pourquoi Jésus a-t-il choisi précisément la perle de grand prix pour illustrer son propos ? Il aurait pu utiliser un autre exemple de bijou précieux – une émeraude, un saphir, un diamant…–, mais il a préféré prendre celui de la perle. On pourrait penser qu’il l’a fait au hasard, et qu’il aurait très bien pu prendre un autre exemple, mais nous savons que chaque parabole utilisée par Jésus avait toujours une haute fonction symbolique, nous pouvons donc supposer qu’il n’a pas choisi la perle au hasard.

 

   Attachons-nous tout d’abord à définir ce qu’est une perle. À la différence des autres bijoux cités ci-dessus, elle n’est pas une pierre précieuse de matière minérale, mais organique. La formation d’une perle dans une huitre est la résultante d’une réaction d’auto-défense naturelle, lorsqu’un corps étranger entre à l’intérieur de la coquille – poussière, grain de sable, éclats divers –. « L’épithélium, qui forme les tissus internes de l’huître, « développe un kyste fermé appelé « sac perlier », programmé pour reproduire la structure de la coquille » souligne Robert Hovden. Les « nanoparticules de CaCO3 sont ensuite sécrétées […] par le sac perlier » et la perle se forme progressivement au sein du mollusque. » (Source : nationalgegraphique.fr)

 

   Pour en revenir aux pierres minérales, on pourrait dire que le diamant, par exemple, en tant que pierre précieuse, est comme tout autre pierre, un fragment rocheux existant de manière naturelle, et que la perle, quant à elle, est une émanation organique réactionnelle à un événement particulier. En effet, c’est la souffrance causée par la projection d’un élément extérieur à l’huitre à l’intérieur de la coquille – par exemple un grain de sable – qui fait exister la perle, à travers une réaction d’autodéfense instinctive du mollusque. La perle ainsi formée sera ensuite considérée par tous et de tous temps comme une pierre si précieuse qu’elle sera utilisée pour créer des bijoux à acheter, à vendre ou à offrir. 

 

   À présent, attachons-nous à définir ce qu’est une perle de grand prix. Pourquoi certaines perles sont-elle plus onéreuses que d’autres ? En fonction de quels critères ? Les deux principaux sont sa taille et sa forme harmonieuse. Il va de soi qu’une perle plus ou moins grosse coûtera plus cher, de même si elle a une forme bien ronde ou bien ovale, sans aucune déformation ni aspérité.

   Quelles sont les conditions nécessaires à la production de telles perles par les huitres ?

   À partir du moment où l’élément extérieur incriminé est entré dans la coquille, c’est l’emplacement de celui-ci qui va jouer un rôle prépondérant, dès le départ, dans l’élaboration, puis dans l’accroissement de la perle, ainsi que nous le dit ce texte évoquant la perle de Tahiti :  « La deuxième explication rationnelle de la forme d’une perle est sa place dans l’huitre. En effet, soit la perle de Tahiti est au centre de l’huitre, soit elle reste sur un coté de l’huitre. Si la perle est au centre et qu’elle ne bouge pas trop, alors elle va se développer et acquérir une forme parfaitement ronde. En effet, rien ne va empêcher son développement et sa croissance. C’est pour cette raison que les perles sont cultivées près des îles, là où il y a moins de vagues. L’eau est favorable à leur croissance tout d’abord, et la faible présence de vague permet de réduire le mouvement de l’huitre et donc de la perle dans l’huitre. Donc, si la perle est au centre de l’huitre elle va sans doute bien se développer et devenir ronde. Au contraire, si elle se colle et se pose près d’un bord de l’huitre, la perle va épouser la forme de la paroi où elle est accrochée. Ainsi, certaines perles sont très belles car elles ont des traits ou des cercles sur leur surface à cause de la forme de l’huitre.

Les perles se collant sur la paroi de l’huitre sont souvent de moins bonne qualité car le noyau va être excentré. Cependant elles peuvent en même temps être magnifiques et uniques contrairement aux perles parfaitement rondes qui ont un modèle précis ». (Source : perletahiti.com)

 

   Essayons maintenant de comprendre pourquoi Jésus a utilisé cette métaphore de la perle, et ce que cette pierre représente à ses yeux dans ce contexte. Il dit : « le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles ». Tout d’abord, on peut légitimement supposer que ce marchand est un homme riche, puisqu’il peut s’offrir des perles. Mais que fait ce marchand qui s’en est déjà procuré tellement qu’il possède un véritable trésor ? Il les vend, pour en acquérir une nouvelle, beaucoup plus précieuse que toutes ses perles réunies.

 

   Ensuite, que savons-nous à propos de ce que Jésus considère comme le royaume des cieux ? Il l’explique à plusieurs reprises : « le royaume des cieux est au-dedans de vous » Luc 17 : 21, c’est-à-dire la sagesse innée de notre âme, éternellement connectée au Divin, qui sait ce qui est bon pour nous, et qui n’a de cesse de nous ramener vers elle, afin que nous puissions nous procurer et garder pour toujours cette perle de grand prix qu’elle renferme. Or, c’est bien cette connaissance des mystères divins que l’humanité ignore encore, que Jésus est venu nous offrir à travers son enseignement. Cette perle de grand prix que l’on acquiert le plus souvent au travers de nos souffrances se trouve à l’intérieur de nous, sans même que nous en ayons conscience. Jésus est venu pour nous aider à en trouver le chemin, en nous soutenant en même temps dans nos épreuves, qu’il nous aide à transcender. Plus notre souffrance est grande, plus la perle est imposante, plus coûteuse, et par conséquent plus précieuse. En sa beauté lumineuse, elle représente une telle libération, une telle paix du cœur et de l’esprit que l’on serait prêt à donner tout ce que l’on possède en échange.

 

   Lorsque l’on conscientise vraiment la pureté, la profondeur, la richesse et la portée des paroles de Jésus, celles-ci prennent un tout autre sens, une tout autre couleur, une tout autre saveur, un tout autre parfum et un tout autre résonnance que tout ce que l’on a peut-être eu l’habitude d’entendre depuis toujours. Ces paroles possèdent des vertus encore plus merveilleuses que tout ce nous avons pu imaginer, et la raison en est, je crois, qu’elle nous reconduit tout simplement vers nous-mêmes, vers notre soi le plus pur, le plus authentique, celui que nous n’aurions jamais dû quitter, mais qu’à un moment ou à un autre nous avons tout de même dû délaisser, pour pouvoir fabriquer un jour cette précieuse perle de vie si lumineuse et si pure qui aujourd’hui nous y ramène.

 

   En effet, lorsque nous venons au monde, notre corps physique et notre esprit sont à l’image de notre âme : purs et authentiques, même si, en amont, des circonstances particulières ont pu générer des éléments génétiques spécifiques, que l’on pourrait juger de « négatifs » ou de « positifs ». Ainsi, le nourrisson qui vient de naître de parents tous deux alcooliques ou drogués, eux-mêmes issus de plusieurs générations de parents dépendants à l’alcool ou aux stupéfiants, a peu de chance de ne pas en subir les effets cellulaires et corporels héréditaires.

 

   En fonction de notre environnement, de notre éducation, des soins aimants que nous recevons ou non durant notre enfance, puis notre adolescence, notre enveloppe charnelle est sculptée de telle ou telle manière. Notre esprit évolue de telle ou telle autre. Mais notre âme, elle, ne bouge pas, elle est toujours la même, invariable, inattaquable, inoxydable, pure et parfaite. Notre âme est connectée au divin, et pour toujours indépendante des circonstances matérielles liées à notre existence physique. En tant que telle, elle contient tous les éléments indispensables nous permettant de sortir de notre condition physique limitative pour retrouver cet état originel que nous ressentons intuitivement, mais que nous avons perdu de vue. Encore faut-il pour cela que nous poussions nous-mêmes le bouton qui va permettre d’activer la connexion et d’enclencher ainsi notre processus libératoire. Notre âme est un peu comme l’ampoule électrique de notre cœur. Si nous n’allumons pas l’interrupteur, il ne se passe rien. Si nous l’allumons, la lumière apparait.

 

   Jésus est venu, tout simplement, tel un ami, nous expliquer comment faire pour cela, mais surtout et avant tout, il est venu nous apprendre que c’est possible. Car jusque là nous n’en avions pas conscience, ou bien nous pensions peut-être que c’était impossible, que cela relevait du miracle.

 

   Il est venu aussi nous en montrer le chemin. Lorsque Jésus affirme : « je suis le chemin, la vérité et la vie », je pense qu’il va plus loin encore que de nous dire simplement : je connais la vérité, suivez-moi pour que je vous la fasse découvrir aussi. Il nous dit : « tout comme je suis mon propre chemin, vous êtes aussi le vôtre. Tout comme je connais ma vérité – la vérité de mon être authentique –, vous connaissez aussi la vôtre. Tout comme la vie en moi est éternelle, simplement si je reconnais et accueille cette réalité, la vôtre l’est aussi, à condition que vous la reconnaissiez et que vous l’accueilliez également.

 

   Ne pas accueillir cette réalité, c’est la croire impossible. Or, chaque fois que nous pensons ou disons que telle ou telle chose est impossible, nous cristallisons cette croyance dans la matière et nous l’enfermons dans un processus inéluctable, pourtant aléatoire à la base et entièrement dépendant de notre intention. Ce qui est bien dommage.

 

   Au contraire, chaque fois que nous envisageons la possibilité de quelque chose, nous ouvrons en grand le champ des possibles, et ce champ nous reste accessible aussi longtemps que nous en laissons la porte ouverte. C’est là, je crois, avec l’Amour, source de vie et force toute puissante, l’un des plus précieux enseignements de Jésus pour nous tous, hier comme aujourd’hui.

C’est la perle rare.

La perle de grand prix.

Quand nous avons trouvé cette perle, nous sommes parmi les plus heureux, et nous nous apercevons que nous n’avons besoin de rien d’autre.

 

  Toutefois, pour qu’une perle libérée de l’huitre continue à révéler son éclat, la personne qui la portera devra en prendre soin et lui éviter toutes les sources de nuisance provoqués par des agents extérieurs – l’eau des piscines, les détergents, les produits de nettoyages… – ou présents sur sa peau – parfum, lait ou crème divers, sueur… –

 

   De même, pour que notre perle intérieure ne subisse pas les effets dévastateurs de nos troubles  intérieurs que sont la peur, la tristesse, le doute, la culpabilité, le manque de confiance en soi, eux-mêmes provoqués par ces éléments extérieurs que sont toutes les atteintes à notre intégrité physique et morale, nous devons la porter le plus souvent possible. De préférence constamment. Autrement dit, manifester au quotidien dans la matière cette perle intérieure, à travers nos paroles et nos actes. Comment ? C’est simple, gratuit et sans danger : par l’Amour.

 

  Et nous en revenons de nouveau, et comme toujours, au principal message de Jésus : "Aimez-vous les uns les autres". 



06/03/2023
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