paroles-pour-l-humanite

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Le fils bien-aimé

Jésus et la colombe de l\\\'esprit saint

 

 

 

« En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe. Et une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis toute mon affection. Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient ».

Marc 1 : 10-13

 

HOMME, ANGE, OU DIEU ?

 

 Ces versets éloquents représentent, me semble-t-il, d’importantes clés de compréhension en réponse aux questions que nous nous posons tous à propos de Jésus, et qui suscitent en moi plusieurs interrogations :

  Qui était réellement Jésus ? Était-il humain ou divin ? Était-il un prophète ? Un ange ? Dieu lui-même ? Un croyant doté d’une haute spiritualité ? Un humain ordinaire ?

 

   Procédons par élimination :

  Au vu de sa grande sagesse, de son intelligence hors du commun et de ses multiples dons surnaturels, dont ses disciples furent les témoins oculaires, je pense que l’on peut éliminer d’office la dernière option : « un humain ordinaire ».

 

  Qu’il fût doté d’une haute spiritualité, personne n’en doute non plus, si l’on en juge par ses multiples et profondes connaissances philosophiques, ses indéniables qualités humaines et sa clairvoyance.

  Au point qu’il soit possible d’imaginer qu’il pût même être un prophète, c’est-à-dire un envoyé de Dieu.

 

  Étant donné ses pouvoirs extrasensoriels, ses dons d’ubiquité, de clairaudience, de lévitation, on pourrait très bien penser également qu’il était un ange. Mais je ne crois pas qu’un ange pourrait se manifester ainsi aux hommes de manière continue, sur une aussi longue période de temps. Je crois que les anges sont des entités d’une autre sorte que celle des humains, et qu’ils vibrent sur une fréquence différente de la nôtre, puisqu’ils appartiennent à une autre dimension. Par conséquent, j’imagine que lorsqu’ils doivent se présenter à nous, généralement pour une urgence, s’ils veulent être visibles ils sont obligés de prendre notre apparence. C’est pour cette raison qu’ils ne le font pas sur une longue période, puisque pour ce faire, ils sont contraints de jouer un rôle qui n’est pas le leur et qui ne correspond pas à leur nature. Ce serait un peu comme demander à une personne déguisée pour un carnaval ou une soirée d’endosser son costume à vie, et même d’incarner son personnage pour toujours.

 

  Bien que les récits bibliques évoquent à plusieurs reprises l’existence des anges, insistant lourdement sur l’importance et la solennité de leurs interventions, elles ne nous disent pas pour autant quelle est leur apparence ni quelle est leur substance, mis à part le fait qu’ils sont toujours décrits comme des êtres extrêmement lumineux.

  Par conséquent, ce que je viens de développer dans ces deux derniers paragraphes se veut donc le fruit d’une réflexion purement personnelle.

 

UN ÊTRE CÉLESTE ?

 

  Et si, après tout pourquoi pas, l’on pouvait réellement considérer Jésus comme un ange ? Certains commentateurs se demandent d’ailleurs si Jésus et l’ange Mickaël, dont il est question plusieurs fois dans la Bible, ne sont pas une seule et même entité. En tout état de cause, la Bible nous laisse à penser que Jésus était bel et bien un être céleste, à travers ces versets qui relatent la discussion entre lui et les pharisiens :

« Les pharisiens lui dirent alors : « tu te rends témoignage à toi-même. Ton témoignage n’est pas recevable ! » Jésus leur répondit : « Il est vrai que je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est recevable, parce que je sais d’où je viens et où je vais ; tandis que vous, vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais. Vous jugez de façon purement humaine. Moi je ne juge personne ; et s’il m’arrive de juger, mon jugement est conforme à la vérité parce que je ne suis pas seul : il y a aussi celui qui m’a envoyé »…/…

   En qualifiant le jugement des pharisiens de « purement humain », Jésus suggère, implicitement, que lui-même n’est pas « humain », bien qu’à plusieurs reprises au cours de ses prédications il se qualifie lui-même de « fils de l’homme ». Ceci peut sembler paradoxal au premier abord, mais ne l’est pas en réalité, ainsi que nous le verrons plus loin. N’oublions pas que Jésus s’adresse là à des pharisiens non acquis à sa cause, lesquels mettaient en doute sa divinité autant que ses paroles. Rappelons ce qu’étaient les « pharisiens » à l’époque de Jésus : « un groupe religieux et politique de juifs fervents, considérés comme les plus fidèles interprètes de la Torah, qui se revendiquaient comme les dépositaires de la « tradition des anciens » (Wikipedia). Or, nous savons tous quel crédit Jésus accordait à la tradition des anciens, lesquelles différaient notablement des commandements de Dieu.

 

JÉSUS ÉTAIT-IL DIEU OU FILS DE DIEU ?

 

  En dehors de ces considérations bibliques, pourquoi suis-je tentée d’adhérer à l’idée que Jésus était divin ? Parce que, tout simplement, je crois que nous sommes tous en possession de la particule divine. Par conséquent, nous sommes d’essence divine, donc nous sommes divins. Et ceci de manière innée. Ce qui ne signifie évidemment pas que nous puissions nous considérer comme des dieux, puisqu’il n’existe qu’une seule source créatrice. Mais nous en possédons, en quelque sorte, la signature, et si nous n’étions pas de nature divine, nous n’existerions pas, tout simplement. C’est Dieu lui-même qui le voulut ainsi. D’ailleurs, il crut bon de le spécifier, en affirmant qu’il avait créé les hommes « à son image ». Je pense, et je ne suis pas la première à le penser, que cette particule divine en nous est inscrite dans notre ADN. En nous-mêmes, nichés au cœur de nos cellules, sont gravés tous les secrets et les mystères de l’intelligence universelle auxquels, dans l’absolu, nous pourrions tous avoir accès, mais que malheureusement nous avons perdus de vue dès le jour de notre naissance, comme sous l’effet d’une malédiction, une sorte d’héritage nihiliste. Ce qui n’empêche que cette particule existe, elle est simplement désactivée. Or, si nous possédons tous cette particule, il va de soi que Jésus la possédait également. Toutefois, la différence entre Jésus et nous, et elle est de taille, c’est que Lui en faisait autre chose que ce que nous en faisons nous-mêmes. Il l’activait au quotidien. Et comment le faisait-il ? Par la manifestation de son amour inconditionnel. Il réactivait cette particule en permanence et de manière instantanée.

 

  Venons-en à présent au verset évoquant les suites du baptême de Jésus : « Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe ». En nous référant à ce texte, nous pouvons en conclure qu’avant son baptême, Jésus ne possédait pas l’esprit divin, le Saint-Esprit, puisque celui-ci descendit sur lui après. Cela signifie donc bien que Jésus, à l’instant d’avant, était de nature humaine. D’ailleurs il se soumettait de bonne grâce au rituel traditionnel du baptême, purement humain.

Or, le Dieu tout puissant censé avoir créé le monde et tout ce qu’il renferme, aurait-il besoin de recevoir quelque onction que ce soit de la part de ses créatures, y compris le baptême ?

 

   Et pourtant, « une voix fit entendre des cieux ces paroles : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis toute mon affection ». Autrement dit, Dieu lui-même annonça publiquement quelle était la nature de Jésus en proclamant sa filiation avec Lui : il le dénommait fils de Dieu, donc d’essence divine et, en tant que telle doté par héritage génétique divin, de tous les dons, atouts et caractéristiques du Dieu créateur, lesquels sont enfermés dans son ADN contenant la fameuse particule divine, qui se trouve être également… en nous tous !

 

  En quels termes s’exprima Dieu ? Il dit : « tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection ». Autrement dit : je t’aime, comme un père aime son enfant, c’est-à-dire d’un amour inconditionnel. Il s’agit là, me semble-t-il, de la préfiguration de ce que sera la vie de Jésus par la suite : une vie d’amour inconditionnel, qu’il aura reçu en héritage, et dont il fera bon usage et sans restriction, quels que soient les humains auxquels il aura affaire, même les pires criminels et les dits « possédés ». C’est cet amour qu’il n’aura de cesse de transmettre ensuite à son tour aux hommes de sa génération et aux autres, héritage sacré qu’il va leur léguer à son tour, de vive voix au temps de son incarnation, et par l’intercession de son Saint-Esprit ensuite. Car dès la minute où Jésus fut baptisé, il rassembla en lui-même : le père créateur tout puissant, par héritage génétique ; le fils, manifesté par l’amour de Dieu envers sa création ; et le Saint-Esprit, dépositaire de la sagesse et de l’intelligence spirituelle qui lui furent offertes en récompense de sa foi.

 

UNE MISE A l’ÉPREUVE

 

  Remarquons au passage quelque chose d’important et, selon moi de signifiant : il nous est dit que : «Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient ».

  Autrement dit, une fois que Jésus fut investi du Saint-Esprit, ce n’est pas pour autant qu’il était déjà entièrement prêt pour sa mission. Il fallait encore qu’il passe un certain nombre d’épreuves lui permettant de mesurer sa foi, sa force et son endurance, car sa mission était éminemment importante : il s’agissait ni plus ni moins que de sauver l’humanité ! Dieu ne pouvait se permettre la moindre erreur, l’enjeu était d’une telle importance ! Toutefois, Il ne laissa rien au hasard : « Jésus était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient ». C’est-à-dire que Dieu ne cessait de veiller sur son fils, qu’Il avait lui-même envoyé dans un lieu hostile, pour qu’il se retrouve seul à seul avec lui-même, afin de prier et de méditer pendant 40 jours, le temps jugé nécessaire pour son édification.

 

  Au-delà de cette difficile expérience qu’eut à subir Jésus avant de retourner parmi les siens, je pense que ce verset en particulier a une fonction symbolique. Ne signifierait-il pas, puisque Jésus est censé être venu sur terre pour nous sauver de nous-mêmes à travers son exemple, qu’il nous est nécessaire à nous aussi, un jour ou l’autre, de faire un vrai travail d’introspection en traversant notre propre désert, avant de pouvoir en ressortir plus forts et plus endurants ? Le fait est que si nous demandons l’assistance de l’Esprit Saint, fait de sagesse et d’intelligence divine, nous pouvons, nous aussi, traverser toutes les épreuves de la vie de manière sereine. Encore faut-il, bien entendu, que nous le demandions.

 

FILS DE DIEU OU FILS DE L’HOMME ?

 

  Pour en revenir à cette idée de trinité, « père, fils et Saint-Esprit », pourquoi suis-je tentée de croire à cette version énonçant que les trois sont une seule et même entité ? Parce que, selon mon avis, Dieu n’est pas une personne ni un être à part entière. Dieu est une énergie toute puissante, présente en tout, partout, y compris en nous, et cette énergie a pour autres noms Amour et Vie. Par conséquent, il est impossible d’activer l’étincelle divine en soi tout en ne vibrant pas l’Amour et la Vie. Jésus notre maître spirituel à tous, y réussit, lui, mieux que quiconque sur cette terre, et ceci, probablement parce qu’à la différence de nous, il avait activé une fois pour toutes cette particule divine que nous avons tous en commun, et parce qu’il savait, intrinsèquement, que la force de vie et d’Amour ne possédait en réalité ni d’équivalent ni d’opposé.

 

  Personne ne sait sous quelle apparence et quelle nature Jésus vivait précédemment à sa naissance sur terre, mais l’on peut supposer qu’il était un être de lumière, que Dieu considérait comme son fils, et à qui il avait confié la mission la plus importante de tous les temps. La Bible nous donne quelques éléments de réponse dans Jean 8 : 23-30 :

« Jésus leur répondit : vous êtes d’en bas ; moi je suis d’en haut ; vous êtes de ce monde, moi je ne suis pas de ce monde…/… Jésus leur dit alors : lorsque vous aurez élevé le fils de l’homme, vous connaitrez que « je suis » et que je ne fais rien de moi-même : je dis ce que le père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi : il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui plaît. »

 

  Il n’en demeure pas moins que Jésus, une fois sur terre, vécut pleinement la vie d’un terrien, et en dehors du fait qu’il utilisait ses dons « surnaturels » non pas pour lui-même, mais pour les autres, à aucun moment il ne bénéficia d’un régime de faveur de la part de ses concitoyens, bien au contraire. Il fut suivi et encensé par des milliers de gens, mais, à cause de sa philosophie révolutionnaire pour l’époque, il fut tout autant détesté par des milliers d’autres. Jusqu’à son sacrifice sur la croix, ultime preuve de son amour envers tous.

 

  Il est intéressant de remarquer que Jésus lui-même ne se présentait pas comme le « fils de Dieu », mais comme le « fils de l’homme ». À quel moment dans la Bible lit-on de Jésus qu’il était « fils de Dieu » ? Dans l’évangile de Marc, chapitre 1, versets 9 à 11 : « Or, en ces jours-là Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. À l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’esprit, comme une colombe, descendre sur lui. Et des cieux vint une voix : « tu es mon fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir ».

Jean lui-même, le prophète qui l’avait baptisé, l’affirma dans Jean 1 : 34 : « Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu ».

 

  Jésus, quant à lui, à plusieurs reprises se présenta comme « le fils de l’homme » notamment dans Marc 8 : 37-38 :

 « Car si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son père avec les saints anges. »

 

  Notons que lorsque Jésus répondait aux uns et aux autres concernant son identité, et surtout sa nature, il ne se présentait pas comme « le fils d’un homme » ou « le fils d’un homme et d’une femme » ou encore « le fils de Joseph et de Marie », non. Pourtant, c’est ce que tout homme est censé répondre lorsqu’on lui pose la question. Il se présentait comme « le fils de l’homme. » Je pense que dans ce contexte, l’on peut considérer cette appellation « d’homme » au sens « humain » ou, dans sa version plus globale : « humanité ». Jésus aurait pu dire aussi : « je suis fils de l’humain », autrement dit, ici, parmi vous, je suis, j’incarne l’essence humaine. Ou bien : « je suis fils de l’humanité », ou encore : « pour ma mission ici, sur cette terre, je suis le représentant de toute l’humanité. »

 

  Ainsi, Jésus serait à la fois « fils de Dieu » et « fils de l’humanité ». Comment est-ce possible ?

De même, comment est-il possible d’être à la fois le père, le fils et le Saint-Esprit ? Homme et Dieu ? Pourtant, c’est bien cette contradiction dans les termes que n’a cessé de nous présenter Jésus : « vous êtes d’en bas ; moi je suis d’en haut » disait-il, tout en se présentant en parallèle comme « le fils de l’homme ».

Et si cette contradiction n’en était pas une ? Et si les deux réalités étaient possibles, de manière concomitante ? Si Jésus pouvait être à la fois « fils de Dieu » et « fils de l’homme » ? Mieux encore : s’il était à la fois homme et Dieu ? Ce que laisse sous-entendre ses mots énigmatiques qui résument tout : « Je suis ».

 

  À la question des Pharisiens : « Qui prétends-tu être ? » Jésus a répondu : « Votre ancêtre Abraham a été rempli de joie à la pensée de voir mon jour ; il l’a vu et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent : « Tu n’as pas encore 50 ans et tu as vu Abraham ! » Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham soit né, je suis. » Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha et sortit du Temple. Jean 8 : 56-59 La violence de la réaction des Juifs à son affirmation : « JE SUIS » montre qu’ils ont parfaitement compris ce qu’il voulait dire : il s’identifiait au « JE SUIS » de Dieu en Exode 3 :14

 

  Ces verset semblent vouloir dire que Jésus était plus encore que « fils de Dieu », qu’il était et qu’il est Dieu lui-même. Beaucoup d’exégètes s’accordent à dire que le personnage Jésus était de nature céleste et qu’il s’incarna sur terre en vue de sa mission particulière. Tout au long de cette mission, il fut à chaque instant les deux, homme et Dieu à la fois, mais c’était bien sa nature humaine qu’il manifestait au quotidien, tout en laissant s’exprimer, sans même le vouloir, les diverses manifestations dérivées de son « attention seconde ». Qu’entend-on par « attention seconde » ? C’est ce temps hors du temps qui nous branche tout à coup sur une dimension qui nous est étrangère, qui nous dépasse et qui transcende notre dimension terrestre. D’aucuns la considèrent comme le Soi Supérieur, d’autres l’Intelligence Supérieure ou la Source, d’autres encore Dieu. Il semblerait que Jésus était capable, en quelque sorte, de vivre deux vies en parallèle, l’une bien terrestre, assortie de toutes les contingences et limitations humaines, l’autre céleste, et donc entièrement libérée de toute limite. Jésus vivait en équilibre entre deux mondes.

 

  Lorsque l’on s’interroge sur la nature de Jésus, l’on en vient obligatoirement, à un moment ou à un autre, à se poser les mêmes questions au sujet de Dieu. Qui est Dieu ? Comment se manifeste-t-il ? Est-il une entité ou le Tout, ou encore le Tout en Un ?

 

  Nous savons déjà que Jésus, d’être céleste qu’il était, s’incarna en tant qu’homme, afin de remplir auprès des hommes une mission de très haute importance.

Et si Dieu lui-même s’était incarné en Jésus, auquel il décida de donner le nom de « fils », pour insister sur le sentiment d’amour qui l'attachait à lui, Jésus s’incarnant à son tour en l’homme ? Et si le « fils » en question était plus exactement un « fils spirituel » possédant en lui-même les hautes qualités intellectuelles et spirituelles de Dieu ? Si Dieu avait voulu ainsi se manifester aux hommes de manière physique, en prenant la forme d’un fils aimé et aimant, poussé par son amour envers eux ?

 

  Rappelons que personne n’a jamais vu Dieu. Aucun personnage biblique, y compris les prophètes, n’a pu en faire une description physique. Selon les textes de la Bible, lorsque Dieu s’adressait à ses élus, il le faisait toujours à travers une nuée, et pour cause... Dieu lui-même en donna un jour l’explication : son aura, si intensément lumineuse, était d’une énergie tellement puissante qu’elle les aurait tués instantanément, ainsi que nous pouvons le lire dans Exode 33 : 20-23 : Il dit : « Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne saurait me voir et vivre. » Le Seigneur dit : « Voici un lieu près de moi. Tu te tiendras sur le rocher. Alors, quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et, de ma main, je t’abriterai tant que je passerai. Puis, j’écarterai ma main et tu me verras de dos ; mais ma face, on ne peut la voir. »

 

  Pour étayer cette idée que Dieu et Jésus sont une même entité, ce verset me semble important : Luc 17 : 24-25 : En effet, comme l’éclair en jaillissant brille d’un bout à l’autre de l’horizon, ainsi sera le fils de l’homme lors de son jour. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. » Notons que Jésus ne dit pas : « ainsi serai-je lors de mon jour », mais bien « ainsi sera le fils de l’homme lors de son jour ». Ici, Jésus parle de lui à la troisième personne, en même temps qu’il se définit lui-même en tant que lumière brillant comme l’éclair d’un bout à l’autre de l’horizon. Cela interroge, n’est-ce pas ?

 

  Mais pourquoi Dieu aurait-il décidé un jour de s’incarner en humain pour s’adresser à nous ? Serait-ce seulement parce qu’un jour Il éprouva tout à coup grande envie de nous dévoiler sa « face » ? Dieu s’ennuyait-il dans sa solitude ? Aimait-il tellement sa créature qu’il désirait à présent une plus grande intimité avec elle, tel que peut le désirer un être humain qui en aime un autre ?

 

  Faisons une analogie avec l’auteur d’un roman. En effet, beaucoup d’écrivains témoignent de la même étonnante constatation : parfois, un ou plusieurs de leurs personnages, à un moment donné, échappe à leur contrôle. C’est comme si, tout à coup, l’un d’eux se mettait à vivre sa propre vie, à prendre ses propres décisions, et à réagir d’une autre façon que prévu, indépendamment de ce que son concepteur a décidé pour lui au préalable. Le romancier, d’abord surpris, s’en émerveille tellement, parfois, qu’il pourrait exprimer le vœu, dans le secret de son cœur ému, que ce personnage fictif soit réellement vivant et fasse partie de sa vie.

 

  Revenons-en à Dieu : et s’il nous avait tant aimés qu’il eut éprouvé un jour le désir de s’approcher encore plus près de nous, même s’il nous connaît déjà intimement pour nous avoir lui-même conçus ?  Et si le motif beaucoup plus désintéressé de cette décision était de nous dévoiler à travers son « fils », qui n’était autre que lui-même, sa véritable nature, complètement à l’opposé de l’image fausse qui était faite de Lui depuis des millénaires, et même encore aujourd’hui dans certaines parties du monde : un Dieu colérique, vengeur et sanguinaire ? S’Il avait voulu nous prouver, à nous humains désespérément obtus, qu’au contraire, Il est fondamentalement un Dieu d’Amour, qui ne veut que le bien, et surtout la vie, de chacune de ses créatures et n’a de cesse de le leur démontrer à travers ses appels réitérés ?

 

  En tout état de cause, les deux questions fondamentales à se poser aujourd’hui, me semble-t-il, demeurent celles-ci :

– Sommes-nous pleinement conscients de notre extraordinaire héritage d’Amour inconditionnel, qui n’est autre que la Vie dans ce qu’elle a de plus sacré ?

– Faisons-nous bon usage de cet héritage ou, au contraire, sommes-nous en train de le dilapider de la pire des manières, à travers les guerres et combats perpétuels, la violence, les dissensions, les séparations, ségrégations, condamnations ?

 

  La réponse à ces deux questions est en nous-mêmes, car dès lors que nous abolissons la guerre à l’intérieur de nous, alors nous construisons la paix à l’extérieur. Rien n’est impossible, et il n’est pas trop tard. Et si la solution était cachée dans ce verset de Jésus ? :

« Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie. » Jean 8 : 12

 

 

 

    

 



22/03/2023
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